mardi 3 février 2009

Non à l'excision !


Durant la semaine du 19 au 23 janvier 2009, différents films abordant l'excision ont été visualisés : Moolaadé du réalisateur sénégalais Sembène Ousmane, Une femme comme les autres de Nada Odonkor (élève de la classe expérimentale de Première ES, année scolaire 2007-2008), La faute des femmes ? de Martine Chen (enseignante de la classe expérimentale de première ST2S1 partie au Mali, année scolaire 2007-2008).

Samedi 24 janvier 2009, les premières ST2S ont assisté à une Conférence-débat sur les "Atteintes au corps" au musée Dapper en présence, entre autres, d'Isabelle Gillette-Faye (directrice du GAMS - Groupe pour l'Abolition des Mutilations Sexuelles), Fatoumata Diawara (comédienne interprète d'origine africaine), et Pierre Foldès (premier chirurgien à avoir pratiqué une reconstruction de clitoris excisé).

Egidia, la conférencière de l'exposition "Femmes dans les Arts d'Afrique" du musée Dapper, nous a adressé par la suite le mail suivant :
"Toutes les félicitations du musée pour le travail qui est développé au lycée. Vraiment, çà a été impressionnant de voir que le sujet concerne aussi les jeunes ici en France. C'est tellement difficile de motiver les jeunes aujourd'hui, surtout pour un samedi après-midi."

Nous remercions le personnel du musée Dapper pour son partenariat ainsi que tous les professionnels qui participent à ce projet.

Mais maintenant, la parole est aux élèves :

"Mon impression sur cette semaine est que j'ai bien aimé, surtout le débat au musée Dapper. J'ai compris que c'était difficile pour une femme excisée. J'ai ressenti de la peine envers la dame qui a pleuré au débat."

Samira

"J'ai appris que l'excision est encore beaucoup pratiquée, C'est quelque chose qui n'est pas du tout tolérable car ce geste peut détruire une femme. C'est un comportement très dur avec des conséquences physiques, psychiques et sociales."
Dayana

"Pour moi, la semaine sur l'excision m'a permis de connaître un rite et une torture des femmes. J'ai de la chance de ne pas être une femme, au moins je n'ai pas ce problème."
Alexandre

"A travers le film Moolaadé, j'ai pu voir la vie des gens en Afrique que je ne voyais pas comme cela. Mais ce qui m'a le plus touché, c'est le témoignage sur l'excision au cours du débat.Cela a été une semaine enrichissante et touchante."
Wendy

"La semaine sur l'excision a été instructive. Elle nous a permis de comprendre et d'apprendre ce que ressentent les femmes et comment elles sont vues dans la société africaine. A travers ce thème, on a pu voir l'influence que les hommes ont sur ces femmes. Le sentiment qui est ressorti de cette semaine est la douleur."
Ivrose

"Cette semaine sur l'excision aura été très intéressante et très touchante. J'aurai appris ce qu'une femme excisée pouvait ressentir, l'image qu'elle avait d'elle."
Kelly

"J'ai trouvé le témoignage de la femme au débat qui a pleuré très bouleversant car elle a une mauvaise image d'elle et elle se sentait inférieure alors qu'elle ne devrait pas ressentir cela."
Flora

"La semaine sur l'excision m'a appris à connaître ce rituel et ces conséquences. On voit dans le film Moolaadé la superiorité des hommes et l'importance de ce rituel africain."
Jordane

"La semaine sur l'excision a été très forte en émotions. En effet, la partie qui m'a le plus touchée, c'est le moment où une dame qui était à la conférence nous a ouvert tout son coeur en nous avouant son lourd passé à cause de son excision."
Lindsay

"J'ai appris beaucoup de choses sur l'Afrique ainsi que sur la femme. De plus, tous les témoignage m'ont émue et marquée."
Aïché

"J'ai appris beaucoup de choses. J'ai ressenti de la peine lorsqu'une femme a appris beaucoup de choses. J'ai ressenti de la peine lorsqu'une femme a pris la parole et qu'elle nous a confié une part de son intimité. Elle s'est sentie mal et je pense qu'on a tous ressenti de la peine."
Emmy

"Ce qui m'a le plus marqué, c'est le témoignage de la femme au musée. Elle a subi l'excision puis un mariage forcé. Le jour de son mariage, les exciseuses sont revenues pour ouvrir les lèvres qu'elles avaient cousues puis l'hymen avec la même lame."
Assya

"Les personnes qui commettent ces horreurs n'ont pas prévu le choc psychologique que peuvent éprouver ces femmes."
Asmâa

"J'ai remarqué que plusieurs personnes luttaient contre ces mutilations. Heureusement qu'il y a des médecins comme docteur Foldès pour réparer ce phénomène."
Kenza
"Je ne savais même pas qu'une chose comme l'excision existait. J'ai appris une chose, c'est qu'il a beaucoup de femmes et de filles qui souffrent."
Nagehan
"J'ai appris qu'une femme excisée est une personne comme les autres. Elle peut avoir une vie normale, c'est-à-dire avoir un mari, des enfants..."
Julie
"J'ai pu ainsi comprendre ce que ressentaient ces femmes et la vision qu'elles avaient d'elles même. c'est cette vision négative d'elles-même qui me fit tant de peine."
Pauline
"J'ai beaucoup de mal avec ce sujet sur l'excision car çà me prend au coeur comme quelques scènes du film Mooladé avec les cris des jeunes filles. Le deuxième film qui est plutôt un court- métrage était un témoignage d'une femme qui a subi une mutilation . Son témoignage m'a touché car elle était toute petite quand cela lui est arrivé. Cela a joué sur sa vie de jeune fille et de femme. Autrement, le sujet de l'excision me touche et j'ai beaucoup de mal à croire que cela existe."
Sophie
"Les personnes qui pratiquent l'excision pensent qu'ils le sont pour de bonnes raisons, mais ils craignent l'impact physiologique, mental et social des personnes qui la subisse. Mais, peu importe, même étant excisé, on peut rester une femme comme les autres, malgré le traumatisme."
Désirée
"En voyant le film, j'ai appris un mode de vie différent où les femmes sont soumises aux hommes, et où les femmes non excisées, appelées bilako, sont considérées comme des personnes inférieurs car elles ont rompu toute une culture qui est ancestrale.
Le débat a été une grande expérience et a permis de voir à quel point les femmes pouvaient en souffrir. Et alors , on peut se demander pourquoi malgré une telle souffrance cette pratique pouvait encore existée."
Olivier


dimanche 1 février 2009

Bientôt le départ !

Ce voyage au Sénégal est un voyage d’étude réalisé par deux classes de Première ST2S (Sciences et Technologies de la Santé et du Social) dans le cadre de l’expérimentation au lycée Jean Renoir de Bondy.


Ce voyage fait partie d’un projet pédagogique centré autour de l’Afrique, en complément des activités interdisciplinaires qui consistent en un travail de recherche interdisciplinaire (associant ST2S, Biologie et physiopathologie humaines, Mathématiques, Sciences physiques et chimiques) permettant aux élèves de comprendre un fait de société dans le secteur sanitaire ou social.


Dans le cadre de ce projet expérimental, des liens entre les matières sont effectués et, des méthodes variées d’apprentissage sont mises en place dans le but de créer une dynamique de travail, faire écrire les élèves sur divers sujets et enrichir leur culture générale. Différentes sorties et activités, s’articulant sur trois axes principaux (Statut et droits des femmes, Santé, Culture et littérature africaine), sont ainsi proposées aux élèves au cours de l’année :

-Visite de l'exposition « Femme dans les arts d'Afrique » au musée Dapper

- Conférence sur le thème « Alimentation et santé » à l’université de Villetaneuse pour l’événement Savantes Banlieues

- Sortie au théâtre : représentation de Lonely planet sur le thème du SIDA suivie d’une rencontre-débat avec les acteurs

- Diffusions de films sur le thème de l’excision : Moolaadé du réalisateur sénégalais Sembène Ousmane, Une femme comme les autres de Nada Odonkor (élève de la classe expérimentale de Première ES, année scolaire 2007-2008), La faute des femmes ? de Martine Chen (enseignante de la classe expérimentale de première ST2S1 partie au Mali, année scolaire 2007-2008)

- Conférence-débat sur les « Atteintes au corps » au musée Dapper animée par Catherine Ruelle (présidente de l’Association Racines) en présence d’Isabelle Gillette-Faye (directrice du GAMS - Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles), Fatoumata Diawara (comédienne et interprète d’origine africaine), Fatou Sow (coauteure de l’ouvrage Femmes dans les Arts d’Afrique) et Pierre Foldès (premier chirurgien à avoir pratiqué une reconstruction du clitoris excisé)

- Etude de poèmes sur la femme africaine, muse du poète et de l’artiste (Senghor, Baudelaire et Cendrars)

- Etude d’extraits de romans sénégalais sur le thème de la femme sénégalaise

- Lecture du roman Le ventre de l’atlantique de Fatou Diome sur le thème de l’immigration

- Etude de l’article Le cauchemar de Dakar de Doan Bui publié dans le Nouvel observateur (27 novembre 2008) et diffusion du film Le cauchemar de Darwin de Hubert Sauper pour une sensibilisation des élèves au développement durable

- Cours en « switch » (échange de professeur entre les deux classes) sur le thème du paludisme et de la vaccination contre la fièvre jaune

- Entretien avec des infirmiers français et sénégalais dans le cadre d’une étude sur les professions sanitaires et sociale

- Enquête auprès des collégiens de la cité scolaire Jean Renoir et du collège de Semba Dia au Sénégal, sur leur perception de la notion de santé et leur opinion sur leur propre santé.

- Visite de la collection des arts d’Afrique du musée des Arts premiers du Quai Branly


Le voyage au Sénégal a lieu du 7 au 14 mars dans la ville de Dakar et dans le village de Semba Dia. La plupart des élèves de ST2S se destinant aux métiers paramédicaux ou socio-éducatifs, ce voyage d’étude leur permettra alors une approche des structures sanitaires et sociales dans un contexte socio-économique autre que celui de leur pays. Il a aussi pour but de sensibiliser les élèves aux problèmes de santé et de développement, de leur faire découvrir une autre culture et d’éveiller leur sens civique.



Au cours de ce séjour, les activités réalisées par les élèves seront les suivantes :



  • A Dakar (5 jours - logement à l’espace Thialy)


- Rencontre avec les membres de différentes ONG (Ecole ESTEL accueillant des enfants handicapés, Village Pilote scolarisant et réinsérant des enfants de la rue, l’association ENDA ECOPOLE accueillant des adolescents)

- Visite de structures hospitalières et d’une école d’infirmiers

- Rencontre avec les membres d’une association pour les droits des femmes

- Visite de dispensaire et centre de santé

- Rencontre avec un responsable du service de santé de l’Éducation Nationale sur la prévention SIDA

- Visite du centre Chirac à Thiaroye (prévention SIDA)

- Entretien à l’ambassade de France avec le responsable de la coopération santé

- Visite du marché Thiléne

- Visite de la Maison des esclaves sur l’île de Gorée

- Représentation théâtrale sur le thème du SIDA ou de l’excision

- Tenue d’un cahier de bord par chaque élève (prise de notes, compte-rendu, impressions …)

- Mise à jour d’un blog par les élèves (travail en groupe de synthèse des informations, rédaction d’articles sur les différents « événements » et émotions du séjour)

A Semba Dia ( du lundi 9 au mercredi 11 mars 2009 en brousse) :

- Pique-nique au bord du lac Rose sur le chemin de Semba Dia

- Rencontre avec les représentants des écoles et de la santé (infirmier) dans le village de Semba Dia

- Visite de cases de santé dans les villages environnants de Semba Dia et rencontre avec des guérisseurs traditionnels

- Rencontre avec des femmes relais luttant contre l’excision

- Visite de l’école primaire et du collège de Semba Dia

- Soirée découverte culturelle et musicale